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Reportage
Au Japon, polémique autour du gibet LE MONDE | 15.01.07 | 14h39 • Mis à jour le 15.01.07 | 14h39 TOKYO CORRESPONDANT haque matin, ils comptent les pas dans le couloir. Si les pas sont nombreux, ils comprennent qu'une exécution va avoir lieu. Qui a été désigné ? Les pas s'arrêtent. Un gardien devant chaque cellule. Les condamnés attendent les yeux rivés sur la porte. Puis, l'une d'entre elles est ouverte et tombe la phrase fatidique : "Le temps est venu." Telle est l'épreuve, racontée par ceux qui ont échappé au gibet, qu'endurent chaque matin la centaine de condamnés à mort japonais. Une cinquantaine ont épuisé tous les recours et vivent dans la hantise des petits matins. Pour certains - une vingtaine -, cela dure depuis une à deux décennies. Pour quatre d'entre eux, cette attente a pris fin le 25 décembre 2006. La pendaison de quatre condamnés, dont Yoshimitsu Akiyama (77 ans) et Yoshio Fujinami (75 ans) - qui attendaient la mort respectivement depuis 1987 et 1993 -, a soulevé l'indignation des abolitionnistes au Japon comme dans le reste du monde. Noël est certes un jour ordinaire dans l'Archipel mais il est symbolique pour une bonne partie de l'humanité. Il l'était particulièrement pour l'un des condamnés, Yoshio Fujinami, converti au christianisme en prison en 1989... Celui-ci avait en outre perdu l'usage de ses jambes. "C'est un homme incapable de se mouvoir que vous avez exécuté", écrit-il dans une ultime lettre adressée à son frère où il met en cause le ministre de la justice. "UNE FORME DE TORTURE" Cette quadruple exécution marque la fin d'un moratoire de fait de quinze mois dans le seul des pays développés, avec les Etats-Unis, à pratiquer la peine capitale. Les autorités se retranchent derrière les sondages où 80 % des Japonais se disent favorables à la peine de mort. Ce sentiment a été renforcé par une série de crimes commis contre des enfants. Mais il est surtout dû à l'impact psychologique de l'attentat au sarin dans le métro de Tokyo en 1995 (12 morts et 4 000 intoxiqués), perpétré par la secte Aum, dont le chef Shoko Asahara a été condamné à mort avec douze autres membres de l'organisation. Un récent séminaire à la Maison franco-japonaise à Tokyo - "L'expérience de l'Europe face à la question de la peine de mort" - a mis en lumière les difficultés à sensibiliser l'opinion publique japonaise à cette question. Si bien que les abolitionnistes placent leurs espoirs dans une pression accrue de la communauté internationale. Rares sont les ministres de la justice qui refusent de contresigner la sentence autorisant l'exécution. Ce fut le cas du précédent titulaire du poste, Seiken Sugiura, un avocat opposé à la peine capitale en raison de ses convictions bouddhistes. La dernière exécution remontait à septembre 2005. Son successeur, Jinen Nagase, ne partage pas ces valeurs. Quatre condamnés exécutés le même jour, cela ne s'était pas vu depuis 1997. Le mouvement abolitionniste japonais comme des organisations internationales de défense des droits de l'homme dénoncent aussi le secret qui entoure les exécutions. La plupart se déroulent entre les sessions parlementaires afin d'éviter des interpellations. A la suite des exécutions de Noël, Mizuho Fukushima, présidente du Parti social-démocrate et avocate, membre du groupe d'une centaine de parlementaires opposés à la peine de mort, a réclamé un débat national sur cette question. Dans un rapport de 2003, la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) a qualifié la peine de mort au Japon de pratique "indigne d'une démocratie moderne". Elle dénonce les conditions de détention des condamnés : isolement absolu, surveillance permanente, crainte quotidienne de l'exécution. Une situation qui constitue "une forme de torture incompatible avec les principes d'une société civilisée et une sanction qu'aucun crime, si grave soit-il, ne saurait justifier". Sept prisons sur la soixantaine que compte le Japon disposent d'une chambre d'exécution. Elle comporte une mezzanine à laquelle on accède par un petit escalier de treize marches, raconte un ancien gardien. La mezzanine est séparée en deux par un rideau. D'un côté : un petit autel et une statue de bouddha. De l'autre : la corde. Cinq gardiens sont choisis par leur supérieur pour procéder à l'exécution. Le condamné récite un sutra en compagnie d'un moine, puis on lui bande les yeux et on lui lie les mains avant de lui passer la corde au cou. La trappe est commandée par cinq boutons que les gardiens pressent en même temps. L'un des boutons est neutralisé afin que chacun d'entre eux puisse espérer que ce n'est pas lui qui a donné la mort. Les familles ne sont prévenues que le lendemain de l'exécution. C'est ainsi qu'un jour de 1995, la mère d'un condamné, venue voir son fils à la prison, apprit qu'il avait été exécuté le matin même... Les lenteurs procédurières conjuguées aux réticences de certains ministres de la justice à envoyer au gibet des condamnés contribuent à un "engorgement" des couloirs de la mort. Il y a une dizaine d'années, le Japon comptait de 50 à 60 condamnés à la peine capitale. Mais le nombre des exécutions ayant diminué, ils sont désormais plus nombreux à attendre. D'autant que le nombre des condamnations, lui, augmente : de 2 à 7 par an jusqu'en 2003, il est passé à 20 en 2006. Selon le quotidien Asahi, le ministère de la justice pourrait vouloir réduire la surpopulation dans les couloirs de la mort. "2007 ne sera pas une année record de non-exécution", a déclaré au journal un haut fonctionnaire alors que l'année écoulée avait été la première depuis quatorze ans au cours de laquelle il n'y avait eu aucune exécution. Les partisans de la peine de mort font valoir que tant qu'elle est inscrite au code pénal, ne pas l'appliquer reviendrait à affaiblir le système judiciaire. Les abolitionnistes espèrent que le jury, qui sera introduit au Japon en 2009, permettra de réduire les condamnations à la peine capitale. Les parlementaires abolitionnistes proposent, eux, un moratoire de deux ans aux exécutions afin de faire mûrir un projet d'abolition accompagné de la création d'une peine de prison à perpétuité assortie d'une période de sûreté de trente ans. Philippe Pons Article paru dans l'édition du 16.01.07 ニッポンの死刑の真実と 『ル・モンド』 -保坂展人のどこどこ日記 2006/01/17
by alfayoko2005
| 2007-01-17 19:24
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